En septembre 2013, des milliers d’oiseaux chanteurs en migration sont attirés comme des papillons de nuit par la torchère de Canaport Liquefied Natural Gas, à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. C’est l’hécatombe. Le photographe Thaddeus Holownia et le poète Harry Thurston forment alors le projet de commémorer la catastrophe, mais comme un procès a été intenté, les oiseaux morts sont conservés comme autant de pièces à conviction au Musée du Nouveau-Brunswick. Au bout de deux longues années, Holownia et Thurston y ont enfin accès.
Icare, chute d’oiseaux réunit les photographies de Holownia et la poésie de Thurston. Les oiseaux, brisés et brûlés, tombent sans fin d’une page à l’autre, en regard des vers de Thurston qui racontent le voyage tragique de ces migrateurs qui « percent de leurs ailes telles une aiguille à broder / le rideau de brouillard qui s’accroche au littoral », quand « une fausse étoile / brille de mille feux » et les entraîne vers la mort.